tu vois ?
2022
acrylique, crayon de bois et collage sur support de bois, 64 x 54 cm
disponible
En écoutant un podcast d’histoire de l’art et féminisme sur Pablo Picasso, je me suis mise en colère. Picasso est probablement l’artiste le plus connu de tous les temps. Le public le connaît pour son cubisme, sa technique d’avant-garde ô si grandiose. Mais personne ne semble connaître l’homme derrière l’art. Cet homme est complètement répugnant. Misogyne, narcissique, pervers, pédophile, violent, violeur. Le podcast en entier fait une heure, mais une partie m’a personnellement allumée. C’est quand on apprend que plusieurs hommes, incluant Picasso, pendant des centaines d’années pensaient ouvertement que les femmes ne possédaient pas de branche artistique. Elles ne peuvent fondamentalement pas créer.
Alors, pour ce travail, j’aimerais défier cette croyance absolument erronée. Je me mettrai donc en scène, de la même position que Élisabeth Vigée-Lebrun dans son autoportrait au chevalet, en train de reproduire Les Demoiselles d’Avignon de Pablo Picasso, le tout en dévisageant le spectateur. Voyez-vous? Une personne née femme peignant du même « génie qui consume et dévore » la toile la plus célèbre de Picasso. J’ai décidé de me positionner comme dans le tableau de Vigée-Lebrun car je crois qu’elle est une des plus grandes figures féministes de l’histoire, et car j’ai un grand faible pour son travail. Je veux lui rendre hommage.
Mon autoportrait porte une robe blanche, un collier de perles, des boucles d’oreilles en forme de lune et une pince à cheveux papillon. C’est un accoutrement typiquement féminin, pour montrer qu’il n’est pas nécessaire de rejeter sa féminité pour défier les normes sociétales de la femme.